« Nul ne sera tenu en esclavage ni en servitude. L'esclavage et la traite des esclaves sont interdits sous toutes leurs formes » (Article 4 Déclaration Universelle des droits de l'homme de 1948)
Esclavage moderne : un asservissement aux formes diverses toujours bien réel
ESCLAVAGE - Trois femmes terrifiées et profondément traumatisées ont été libérées le 25 octobre dernier après avoir été retenues comme esclaves pendant plus de trente ans dans
une maison du sud de Londres, a annoncé la police britannique le 21
novembre . "Du jamais vu," selon Scotland Yard qui a arrêté un couple de
sexagénaires jeudi à l'aube avant de le libérer sous caution vendredi
matin.
Preuve,
si besoin en est, que l'esclavage moderne reste un vrai problème et
adopte des formes de plus en plus variées dans les pays où la défense
des droits de l'Homme est
souvent contestée comme dans les États où ils sont garantis par la loi
ou des conventions. Selon une estimation, près de 30 millions de
personnes seraient touchées par ce fléau.
Lire aussi : » Esclavage à Londres : trois femmes libérées après 30 ans
Tour d'horizon de ces "pratiques déshumanisantes" toujours bien réelles dans le monde entier, comme l'a rappelé l'an dernier le Secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon à l'occasion de la Journée internationale pour l'abolition de l'esclavage.
Des formes d'esclavage très variées
Les
formes contemporaines d'esclavage sont très variées. Entre l'ONU, les
conventions internationales et les associations, cet asservissement peut
se décliner en une dizaine de pratiques.
Si
l'on retrouve les notions classiques comme le trafic de personnes ou
l’esclavage traditionnel (officiellement aboli mais toujours pratiqué
dans certains pays d'Asie et d'Afrique) avec lequel des individus sont
considérés comme asservis dès leur naissance, des aspects moins évidents
comme le travail des enfants ou le recrutement et l'utilisation d'enfants soldats sont considérés comme esclavagistes.
Les
activités forcées (prostitution, travail mais aussi mariage) et la
servitude pour dettes (qui consiste à faire travailler une personne pour
lui permettre de rembourser un prêt) font elles aussi partie des formes
d'esclavage et sont activement combattues par les organisations
internationales.
"Aucun continent n'est épargné"
Selon un rapport publié récemment par la Walk Free Foundation —
qui lutte contre toutes les formes d'esclavage moderne —, près de 30
millions de personnes dans le monde vivent dans des conditions
d'asservissement.
Les
trois-quarts des victimes seraient en Asie, mais "aucun continent n'est
épargné", affirme cette nouvelle organisation basée en Australie,
soutenue par l'ancienne secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton et le co-fondateur de Microsoft et philanthrope Bill Gates.
L'Inde
arrive en tête (14 millions d'esclaves), suivie de la Chine (2,9
millions) et du Pakistan (plus de deux millions). Viennent ensuite le
Nigeria, l'Ethiopie, la Russie, la Thaïlande, la République démocratique
du Congo (RDC), la Birmanie et le Bangladesh. À eux seuls, ces pays
comptabilisent 22 des 29,8 millions de personnes que l'on estime
asservies.
8500 esclaves en France
D'après
les chiffres et classements publiés par Walk Free, la Grande-Bretagne
est — ex aequo avec l'Islande et l'Irlande — le pays qui souffre le
moins de l'asservissement contemporain dans le monde. Dans ce contexte,
la découverte et la libération à Londres de trois femmes retenues depuis
une trentaine d'années en esclavage domestique à Londres a donc de quoi
surprendre, en plus de choquer par son ampleur.
Comme
d'autres pays d’Europe occidentale, ce pays possède en effet un risque
d'esclavage peu élevé en raison du faible niveau de corruption, de
faibles niveaux de discrimination à l’encontre des femmes, d’un respect
reconnu des droits de l’homme et grâce aux lois contre l’esclavage.
On
évalue d'ailleurs que 1,82 % du nombre estimé total des 29,8 millions
de personnes dans l’asservissement moderne sont en Europe. La France,
qui se classe au 139e rang sur 162 pays analysés, abriterait quant à
elle 8500 personnes réduites en esclavage, selon l'organisation.
"bonne journée" JPVCOOLPROD.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire